dodis.ch/47114 Le Président de la Confédération,
M. Pilet-Golaz, au Chef du Département des Finances et des Douanes,
E. Wetter1
Les circonstances sont telles qu’il ne faut plus tarder beaucoup à envisager la préparation de nos discussions éventuelles avec l’Allemagne sur l’avenir de nos relations économiques. Le cours des négociations qui se déroulent actuellement, et qui ne sont pas encore terminées, est significatif à cet égard. Bien entendu, rien ne doit être fait avant le retour de notre délégation. Peut-être pourra-t-elle nous donner des informations utiles.
En ce qui me concerne, j’ai fait tenir des instructions à la Légation de Berlin pour qu’on recueille la documentation utile. Mais il faudrait pouvoir la travailler en Suisse. Je me demande s’il est bien opportun d’en charger un fonctionnaire du Département de l’économie publique. Ceux qui en seraient capables sont sans doute très chargés et risquent de tramer les choses en longueur; puis nous pourrions risquer des indiscrétions. Est-ce que tu vois un expert auquel on pourrait confier cet examen, ou quelqu’un de la pratique, ou quelque professeur d’université? J’ai entendu parler de Böhler à deux ou trois reprises pour des travaux de cette nature, mais j’ignore ce que tu en penses.
Il faut aussi réfléchir à la mission que nous enverrions. Les signes se répètent. Il semble qu’il faudrait s’efforcer de prendre contact avec le Ministre de l’économie nationale, venu à l’Exposition l’an passé, et que peut-être lui renverrait aux personnes compétentes pour la discussion2. Ce que j’en dis est tout à fait préliminaire. Mais, je le répète, nous ne pouvons plus beaucoup tarder. Je te serais reconnaissant d’y réfléchir et de prendre contact à cet effet, dès que tu le pourras, avec notre nouveau collègue3. Tu es mieux à même que moi de le mettre au courant, ce qui ne m’empêchera pas naturellement, après, de conférer à trois.
Bien à toi4.