dodis.ch/44790 Aide-Mémoire du Chef du Département politique, G. Motta1
Hier après-midi à 4 h. visite de Mons. Maglione, Nonce apostolique.
Il me fait la communication suivante: «Il a été dîner, le soir du 21, chez l’Ambassadeur de France. A cette occasion l’Ambassadeur lui a fait savoir que son Gouvernement lui avait donné l’instruction de céder le décanatdu corps diplomatique à Berne au représentant du Saint-Siège. Par là la question de la préséance entre l’Ambassadeur et le Nonce reste résolue. L’Ambassadeur doit déjà avoir averti ses collègues. Il est disposé à confirmer le fait des instructions reçues si M. Motta lui posait la demande.»
Le Nonce ajoute que, dans l’ancienne Confédération, le représentant du Saint-Siège a toujours eu la préséance.
Je déclare au Nonce que je suis disposé à interpeller l’Ambassadeur pour obtenir confirmation de la communication qui m’est faite, mais je fais remarquer que l’Ambassadeur devra faire au Département Politique une communication écrite, le Conseil fédéral devant sans doute s’occuper plus tard de la question. Je réserve cependant de réfléchir encore à ce dernier point.
Aujourd’hui à 4 h. je téléphone à l’Ambassadeur.
M. Allizé me déclare que le communication du Nonce est parfaitement exacte dans son esprit. Il ajoute qu’il n’a pas encore l’instruction de son Gouvernement dans le sens de faire une communication au Conseil fédéral ou au Département politique. Il dit cependant qu’il a déjà fait savoir à ses collègues qu’il cède le décanatct que le doyen du corps diplomatique à Berne sera dorénavant le Nonce.
Sur mon désir d’avoir une communication écrite, M. Allizé dit qu’il va saisir son Gouvernement et qu’il fera la communication dès qu’il aura reçu l’autorisation.
Je téléphone ensuite au Nonce pour lui faire connaître la réponse de l’Ambassadeur. Je remarque expressément que le Département politique ne peut saisir le Conseil fédéral de la question avant d’avoir reçu la communication écrite de l’Ambassadeur. Le Nonce se déclare pleinement d’accord.