Maurice Bavaud, l'auteur suisse de l'attentat manqué sur Hitler

En novembre 1938, le Suisse Maurice Bavaud (dodis.ch/P3807) tente à plusieurs reprises d’assassiner Hitler. Arrêté, emprisonné, il est condamné à mort en décembre 1939. Il sera exécuté à Berlin le 14 mai 1941.

Les lettres du père de Maurice Bavaud

Dès janvier 1939, Alfred Bavaud (dodis.ch/P43200), le père de Maurice, adresse plusieurs lettres au Département politique fédéral (DPF) afin que son fils bénéficie de la protection diplomatique (cf. dodis.ch/32432, dodis.ch/32435, dodis.ch/32439, dodis.ch/32440, dodis.ch/32441, dodis.ch/32442, dodis.ch/32443). Les lettres d’Alfred Bavaud expriment l’inquiétude et l’angoisse de plus en plus poignantes. Dans la lettre du 14 mai 1939 (dodis.ch/32433), il affirme que son fils ne faisait pas de politique. «Mais par les temps actuels, surtout dans certains pays, […] les étrangers, pour un écart de langage, sont mis en prison et très souvent déportés dans les camps de concentration, d’où ils n’en sortent plus vivants.»

Maurice Bavaud écrivit plusieurs lettres qui furent détruites par les autorités allemandes. Il fut néanmoins autorisé à envoyer des lettres à sa famille qui transmit au DPF celle du 17 août 1939 (dodis.ch/32434) et celle du 5 avril 1940 (dodis.ch/32438).

Les lettres des autorités suisses

A Berne, les diplomates suisses écrivent des lettres (dodis.ch/32436, dodis.ch/32457 et dodis.ch/32452) pour demander à la Légation de Suisse à Berlin (dodis.ch/R371) d’agir. Mais les diplomates suisses à Berlin affirment qu’il est inutile et dangereux d’intervenir en faveur de Maurice Bavaud (dodis.ch/32451 et dodis.ch/32460). Ces arguments ne sont pas approuvés à Berne (cf. dodis.ch/32453).

De son côté, le Ministère public de la Confédération (dodis.ch/R993), suite à une demande de la Police de sécurité du IIIe Reich, adresse le 16 juillet 1940 (dodis.ch/32459), au chef nazi Heinrich Müller (dodis.ch/P4886), un long rapport sur Maurice Bavaud (dodis.ch/32458).

Les documents d’après-guerre

Après la guerre, les diplomates suisses se montrent plus actifs. Ils obtiennent que la République fédérale allemande accorde une somme à titre de réparations. Un tribunal allemand en 1955 commue la condamnation à mort, mais la transforme en une peine de prison (dodis.ch/32454). Le recours du Département politique fédéral aboutira en 1956 à une seconde décision qui annule la condamnation à mort (dodis.ch/32455 et dodis.ch/32456).

Les déclarations du Conseil fédéral

Plusieurs livres ont traité du destin tragique de Maurice Bavaud. Le 7 novembre 2008, le Président de la Confédération Pascal Couchepin rendit hommage à Maurice Bavaud et regretta les insuffisances des diplomates suisses de l’époque.