Le 27 mai 2024, Charlotte Roy a présenté les résultats de sa recherche de doctorat sur l’histoire de l’IUHEI et de son directeur Jacques Freymond.
À la sortie de la Seconde guerre mondiale, l’Institut universitaire de hautes études internationales fondé en 1927 (actuel Graduate Institute Geneva), vit une période de redéfinition de sa mission. C'est dans ce contexte qu’un nouveau directeur est nommé à la tête de l’IUHEI. Le professeur d’histoire lausannois Jacques Freymond entame son mandat avec de nouveaux projets pour l’Institut et commence à réinventer sa mission. Très vite les grandes fondations philanthropiques américaines Ford et Rockefeller apportent leur soutien financier. Le Département politique fédéral – qui administre l’Institut du fait de sa forte dimension internationale – augmente lui aussi sa contribution. Mais quel type d’innovations Jacques Freymond promet-il à ses bailleurs pour les convaincre de soutenir l’Institut?
En pleine guerre froide, les philanthropes américains poursuivent leur politique d’influence à travers l’éducation. Les financements qu’ils apportent aux universités doivent servir à lutter contre le communisme, à promouvoir l’internationalisme libéral et à renforcer l’hégémonie américaine sur le monde. La Suisse, quant à elle, cherche à sortir de l’isolement diplomatique, à revaloriser la neutralité et à montrer son utilité à la communauté internationale en développant notamment tout un dispositif de diplomatie culturelle. La thèse de doctorat de Charlotte Roy soulève des questions à l’intersection entre l’histoire globale et locale, politique et académique.
