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DDS 1993

Nouveaux documents sur la politique étrangère de la Suisse en 1993

Devant l’entrée du domaine du Lohn à Kehrsatz, près de Berne, les convives échangent un sourire accompagné d’une dernière poignée de main vigoureuse devant les photographes. Puis, le Président de la Confédération Adolf Ogi ainsi que les Conseillers fédéraux Flavio Cotti et Kaspar Villiger disparaissent à l’intérieur du bâtiment avec le Chancelier allemand Helmut Kohl. Ce 18 octobre 1993, l’entretien de politique européenne – peut-être le plus important pour la Suisse après le rejet par les électeurs du traité sur l’Espace économique européen (EEE) l’année précédente – se déroule à huis clos, en privé. Les notes manuscrites du Président de la Confédération Ogi donnent un aperçu des thématiques abordées (dodis.ch/64997). La visite du Chancelier Kohl constitue un moment clef des activités de politique étrangère de la Suisse en 1993. Le centre de recherche Dodis a analysé de nombreux documents relatifs à cette année qui représente une phase difficile de réorientation. Il en publie une sélection dans la base de données Dodis ainsi que dans le dernier volume des Documents diplomatiques suisses, juste au moment de l’expiration de leur délai légal de protection du 1er janvier 2024. «Ces documents», explique Sacha Zala, directeur de Dodis, «montrent que le Conseil fédéral a lancé une offensive de rencontres sans précédent en réaction au choc du non à l’EEE, grâce à laquelle des négociations bilatérales sectorielles ont pu être engagées avec l’Union européenne vers la fin de l’année». Stratégie d’intégration à voies multiples Suite à sa défaite historique du 6 décembre 1992, le Conseil fédéral poursuit une stratégie d’intégration à plusieurs niveaux: d’une part, il maintient son objectif à long terme d’adhésion à l’UE et ne retire donc pas la demande d’ouverture des négociations d’adhésion du 18 mai 1992. D’autre part, le Conseil fédéral n’exclut pas non plus que la Suisse adhère à l’EEE à une date ultérieure. L’objectif prioritaire du gouvernement demeure cependant l’ouverture de négociations bilatérales sectorielles avec la CE. Les Conseillers fédéraux Jean-Pascal Delamuraz et Flavio Cotti, qui succède à la tête du Département des affaires étrangères (DFAE) au démissionnaire René Felber au printemps, font d’ailleurs valoir auprès de la Commission européenne à Bruxelles «que l’approche bilatérale était insuffisante et provisoire et que l’objectif de la politique du Conseil fédéral restait l’adhésion à la CE, éventuellement par le biais de l’EEE». Dans le même temps, les deux Conseillers fédéraux soulignent que pour que la Suisse devienne membre, il est «important que la CE présente à la population suisse une image conciliante d’elle-même en étant prête à conclure des accords bilatéraux sectoriels» (dodis.ch/64936). Série de visites avec Major, Kohl et Mitterrand Au début de l’année déjà, le Président de la Confédération Ogi s’efforce d’expliquer la position suisse lors de ses entretiens avec les participants européens au Forum économique mondial de Davos (dodis.ch/62483). Début avril, le Premier ministre britannique John Major est le premier d’un nombre record de dirigeants européens à se rendre à Berne (dodis.ch/62495). Lors de la rencontre d’octobre, le Chancelier Kohl réaffirme sa sympathie à l’égard de la Suisse, tout en laissant entendre à l’avance que pour lui, en tant qu’Européen convaincu, un engagement de la Suisse sur la voie de l’adhésion serait «un impératif de l’ordre de l’évidence» (dodis.ch/64059). «La bravade suisse ne sert à rien à long terme», avertit Kohl (dodis.ch/64997). Enfin, le Président français François Mitterrand se fait lui aussi recevoir par le Président de la Confédération Ogi dans sa patrie, l’Oberland bernois, en décembre 1993 (dodis.ch/64150). Une telle série de visites de personnalités n’avait encore jamais eu lieu en Suisse. Peu de temps après, le Président de la Confédération se rend à Madrid pour une rencontre au plus haut niveau avec «le partenaire de négociation le plus dur au sein de l’UE sur la question de l’adoption du mandat pour les négociations bilatérales» (dodis.ch/64162) avec l’intention d’entamer un nouveau départ. Relations économiques et financières mondiales La diplomatie commerciale suisse tente de contrecarrer la focale omniprésente sur l’Europe et se montre particulièrement encline aux contacts extra-européens. En 1993, le commerce bilatéral avec la Malaisie et la Thaïlande (dodis.ch/64330), le Pakistan (dodis.ch/64319), l’Iran (dodis.ch/62522) et le Maroc (dodis.ch/64610) sont au centre des préoccupations. Dans le cadre du renforcement des contacts multilatéraux, le cycle de l’Uruguay du GATT est considéré comme l’instrument central. Le plus grand accord commercial mondial de l’histoire est en effet conclu avec succès en décembre, à la suite de huit années de négociations ardues (dodis.ch/64443). Dans le cadre des relations avec la Malaisie, des tensions émergent notamment suite au débat lancé par l’activiste environnemental Bruno Manser sur une interdiction suisse d’importation de bois tropicaux (dodis.ch/64782). Pendant la procédure d’autorisation pour l’exportation d’avions d’entraînement vers l’Afrique du Sud et la Corée du Sud, Pilatus Flugzeugwerke AG affirme vouloir renoncer au «jeu du chat et de la souris» avec les autorités en ce qui concerne la transformation de ses produits en matériel de guerre (dodis.ch/64743). Afin d’assurer une lutte plus efficace contre le trafic international de drogue, la Suisse dépêche des attachés de police dans des ambassades à l’étranger avec pour mission de recueillir des informations directement sur place (dodis.ch/61948). Transactions douteuses En 1993, la Suisse poursuit son aide aux États d’Europe centrale et orientale. En ce qui concerne les États issus de l’Union soviétique, il s’avère toutefois que ceux-ci ne remplissent souvent pas les conditions rigoureuses requises pour l'octroi de crédits: État de droit, démocratie, réformes de l’économie de marché. Comme il s’agit de partenaires importants au sein de la Communauté des États Indépendants, de plus est qui forment avec la Suisse un groupe de vote auprès des institutions de Bretton Woods, ceux-ci bénéficient néanmoins de fonds d’assistance, malgré leur manque de réformes. En prenant la tête du groupe dit «Helvetistan», la Suisse «n’a pas assumé une tâche facile», commente le DFAE à l’occasion du voyage du Ministre des finances, le Conseiller fédéral Otto Stich, en Azerbaïdjan, au Kirghizstan, au Turkménistan et en Ouzbékistan (dodis.ch/56844). Très vite, les relations avec l’espace post-soviétique montrent leur côté obscur: «Ces derniers temps, les signes d’affaires douteuses de ressortissants des États de l’ex-URSS avec l’Occident et notamment avec la Suisse se sont multipliés» informe le Secrétaire d’État du DFAE Jakob Kellenberger au Département de justice et police. Le pays ne doit pas devenir une plaque tournante des affaires mafieuses et corrompues, avertit-il avec insistance (dodis.ch/61104). La neutralité et l’OTAN En novembre 1993, le Conseil fédéral adopte le résultat d’une longue réflexion conceptuelle sur le rôle de la Suisse dans les relations internationales après la fin de la Guerre froide. Son «Rapport sur la politique extérieure de la Suisse dans les années 1990» prévoit une participation accrue de la Suisse aux processus internationaux. De fortes réserves sont toutefois émises concernant une participation à l’OTAN. Lors de la discussion, le Ministre de la Justice Arnold Koller met en garde contre de telles avances, «car on ne peut pas être seulement un peu enceinte» (dodis.ch/61211). Au Département des affaires étrangères également, on craint qu’une coopération avec l’OTAN puisse être «mal interprétée par une partie de la population comme un abandon de la neutralité» (dodis.ch/62714). Selon le DFAE, l’initiative lancée par les États-Unis d’un «Partnership for Peace» plus souple correspond en revanche «assez précisément aux besoins de la Suisse d’un rapprochement successif» dans la direction d’une coopération en matière de politique de défense et de sécurité avec l’OTAN (dodis.ch/65281). Dès le mois de mai, le Conseil fédéral prend la décision de principe que l’octroi d’autorisations de survol en vue d’imposer des mesures militaires de coercition de l’ONU est compatible avec la neutralité. À la fin de l’année, il autorise concrètement des avions de reconnaissance de l’OTAN à destination de la Bosnie-Herzégovine à utiliser l’espace aérien suisse (dodis.ch/65276). Adversaires triomphants et bons amis Le 9 novembre 1993, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE signale que la Communauté est prête à entamer des négociations bilatérales sectorielles avec la Suisse. Le premier objectif intermédiaire du Conseil fédéral est atteint. Cette joie n’est pourtant pas partagée par tous, notamment ceux s’étant engagés en faveur de l’EEE l’année précédente. «Le triomphe revient maintenant à la partie adverse» résume un Conseiller aux États socialiste lors d’un débat en Commission: «C’est Blocher qui a dit que la CE négocierait déjà avec nous, et qui a maintenant raison». Le Conseiller fédéral Cotti relativise ce succès avec toute la prudence requise. De «bons avocats, si ce n’est des amis, se sont engagés pour la Suisse» afin que les États membres se déclarent prêts à entrer en matière sur les souhaits de négociation de la Suisse. Le Conseiller fédéral Delamuraz souligne lui que les exigences de l’UE concernant la reprise de l’acquis communautaire, «cet institutionnel qui a fait si mal dans la discussion du 6 décembre», ne sont en aucun cas écartées et que les conséquences institutionnelles pour la Suisse feront l’objet d’âpres négociations (dodis.ch/65349). «L’offensive de charme du Conseil fédéral a manifestement porté ses fruits, le premier obstacle sur la voie des accords bilatéraux avec l’UE a été franchi fin 1993», explique Sacha Zala, directeur de Dodis. Malgré cela, il subsiste encore de nombreux obstacles à surmonter avant la conclusion des Accords bilatéraux I en 1999. Les documents – rendus librement accessibles lors des prochaines années – de même que les recherches de Dodis, en fourniront la preuve.  
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Das Original ging nach Lissabon, die Versandkopie blieb in Bern: Schreiben des Bundesrats an König Luís vom November 1873: dodis.ch/65188 / L'original est parti pour Lisbonne, la copie d'expédition est restée à Berne: lettre du Conseil fédéral au roi Luís en novembre 1873: dodis.ch/65188.

Documents diplomatiques et recherche à perspectives multiples Suisse/Portugal

Le 6 décembre 1873, il y a 150 ans, la Confédération suisse et le Royaume du Portugal signent un traité commercial qui peut être considéré comme le point de départ de leurs relations bilatérales. En collaboration avec le ministère portugais des Affaires étrangères, le centre de recherche Dodis a publié à cette occasion une série de documents sur cet événement mémorable. Les sources historiques proviennent aussi bien de l'Arquivo Histórico Diplomático do Ministério dos Negócios Estrangeiros à Lisbonne que des Archives fédérales suisses. Un webinaire au sujet des relations bilatérales entre la Suisse et le Portugal aura lieu le 21 novembre aux Archives fédérales. Ce projet s’inscrit en effet dans la continuité d’une multiplication des coopérations transnationales entre éditeurs de documents diplomatiques, comme cela a déjà été le cas en 2018 entre Dodis et les Archives d’État d’Israël, de même qu’avec les Archives d’État autrichiennes, en vue de rencontres bilatérales de haut rang dans les années 1970. En 2019, à l’occasion du 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, un recueil de sources du Comité international des éditeurs de documents diplomatiques (ICEDD) a également été publié dans la série Quaderni di Dodis, présentant la chute du mur et la réunification allemande dans une perspective multiple: www.dodis.ch/q12. Zu den Dokumenten: 150 ans Suisse-Portugal: dodis.ch/C2535. Rencontre du conseiller fédéral Aubert avec le ministre israélien des Affaires étrangères Moshe Dayan en 1978: dodis.ch/C1440. Rencontres bilatérales Suisse-Autriche 1970–1975: dodis.ch/C1725. Perceptions internationales de la réunification allemande 1989–1990: dodis.ch/T1443.    
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Madeleine Herren, Federal Councillor Ignazio Cassis and Sacha Zala.

La trilogie «La Suisse et la construction du multilatéralisme» complétée

Avec la parution récente des Documents diplomatiques suisses sur l’histoire de l’internationalisme 1863–1914, le centre de recherche Dodis clôt la trilogie «La Suisse et la construction du multilatéralisme». Initiée en 2019, elle s’inscrit en tant que sous-série dans la série de publications en accès libre Quaderni di Dodis. À l’origine de cette trilogie se trouve une étincelle d’enthousiasme de Dodis et un intérêt pour l’histoire de l’engagement multilatéral de la Suisse. À l’occasion du centenaire de la fondation de la Société des Nations à Genève, Dodis publie en 2019 le volume consacré à l’histoire de la Suisse et de la Société des Nations entre 1918 et 1946. 50 documents commentés et édités ainsi que plus de 400 autres documents dans la base de données Dodis donnent alors un aperçu de l’histoire des relations entretenues avec la première organisation mondiale. Le volume de sources sur la Suisse et les Nations Unies, comprenant 50 documents commentés datant de 1942 à 2002, est quant à lui publié juste à temps pour le 20ème anniversaire de l’adhésion de la Suisse à l’ONU, le 10 septembre 2022. Près de 2400 autres documents sont en outre liés à cette thématique dans la base de données Dodis. Enfin, le dernier volume à paraître est consacré à la Suisse et à l’internationalisme à la fin du 19e siècle. Il complète la trilogie et documente, à travers 50 documents commentés dans le volume de sources et près de 300 documents dans la base de données Dodis, l’engagement de la Suisse dans les congrès internationaux, les conférences, les expositions universelles et les premières organisations internationales. Le fait que cette série ait pu être clôturée et fêtée lors d’un vernissage le 7 septembre 2023 en présence du Conseiller fédéral Ignazio Cassis est particulièrement gratifiant – ce n’est en effet personne d’autre que lui qui avait spontanément suggéré cette série de publications en 2018, à l’occasion d’une visite au centre de recherche Dodis. Aujourd’hui, tous les volumes de la série sont intégralement disponibles en ligne en Open Access.   La Suisse et la construction du multilatéralisme Die Schweiz und die Konstruktion des Multilateralismus Vol. 1 – dodis.ch/q13 Documents diplomatiques suisses sur l’histoire de l’internationalisme 1863–1914 Diplomatische Dokumente der Schweiz zur Geschichte des Internationalismus 1863–1914 Vol. 2 – dodis.ch/q14 Documents diplomatiques suisses sur l’histoire de la Société des Nations 1918–1946 Diplomatische Dokumente der Schweiz zur Geschichte des Völkerbunds 1918–1946 Vol. 3 – dodis.ch/q15 Documents diplomatiques suisses sur l’histoire de l’ONU 1942–2002 Diplomatische Dokumente der Schweiz zur Geschichte der UNO 1942–2002
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v.l.n.r.: Sacha Zala, Jakob Kellenberger, Daniel Foppa

Conférence de presse et vernissage des Documents diplomatiques suisses 1992

Le 1er janvier 2023, exactement à l’expiration du délai de protection légal de 30 ans, le centre de recherche Dodis a publié sur sa base de données une sélection des documents les plus pertinents pour l’histoire de la politique étrangère suisse durant la fatidique année de 1992. 62 de ces documents clés ont été publiés dans le nouveau volume Documents diplomatiques suisses 1992, qui a été présenté le matin du 3 janvier par le directeur de Dodis Sacha Zala, Madeleine Herren (présidente de la Commission scientifique de Dodis) et Philippe Künzler (directeur des Archives fédérales suisses). Le soir même a eu lieu le vernissage du volume, au cours duquel l’ancien Secrétaire d’État Jakob Kellenberger a partagé ses souvenirs de l’année 1992 et a répondu aux questions de Daniel Foppa (NZZaS). Les sources ainsi rendues accessibles illustrent entre autre l’issue négative du référendum sur l’EEE, les contacts de la Suisse avec l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, le Sommet de la Terre de Rio et la question de la neutralité dans le nouveau contexte de politique de sécurité. La publication de ces documents a eu un large écho dans le paysage médiatiques suisse.   À regarder: l’enregistrement du vernissage (Streaming by ASSH) À les archives médiatiques: dodis.ch/activites/archives-mediatiques À propos du volume: dodis.ch/dds-1992  
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Badge DDS 1992

Nouveaux documents sur la politique étrangère suisse en 1992 

Le 6 décembre 1992, l’électorat décide de marquer un tournant dans la politique européenne de la Suisse. L’adhésion à l’Espace économique européen (EEE) fait naufrage. «Le Conseil fédéral prend acte de ce choix qu’il respecte», déclare le président de la Confédération René Felber après la votation, tout en regrettant «que la Suisse renonce ainsi aux possibilités d’ouverture qui lui étaient offertes et rompe ainsi également avec sa politique de rapprochement avec l’Europe, qui était le fait politique engagé dès après la Deuxième Guerre mondiale» (dodis.ch/61182). Comment comprendre cette rupture? Le centre de recherche Dodis a passé en revue d’innombrables documents relatifs à cette fatidique année de 1992. Il en publie une sélection dans la base de données Dodis ainsi que dans le dernier volume des Documents diplomatiques suisses, le tout dès l’expiration du délai légal de protection des documents, le 1er janvier 2023. Pour le directeur de Dodis, Sacha Zala, «les document font apparaître que la Suisse, une fois les certitudes de la guerre froide disparues, s’est surtout trouvée confrontée aux questions d’intégration politique».  La politique européenne en miettes  Au printemps encore, le Conseil fédéral décide de rapidement déposer une demande d’ouverture de négociations en vue d’adhérer aux Communautés européennes (CE). Cette décision est loin de faire l’unanimité: alors que les représentants de la Suisse latine plaident pour une avancée rapide, les conseillers fédéraux Arnold Koller et Adolf Ogi craignent qu’un tel empressement ne pèse sur les scrutins de l’EEE et des nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA). Le conseiller fédéral Kaspar Villiger souligne quant à lui que si l’EEE a «une vraie chance», l’adhésion a en revanche été «toujours très controversée». Après un deuxième tour de discussion, le ministre des transports Ogi renonce à son opposition initiale et fait ainsi pencher la balance en faveur de la demande d’adhésion rapide (dodis.ch/58958). Le 20 mai, le Conseil fédéral adopte ainsi les lettres d’adhésion à la CE.  La votation sur l’EEE donne lieu à un véritable exercice de communication de haute voltige. L’opposant le plus connu et le plus efficace à l’EEE est le conseiller national UDC zurichois Christoph Blocher. Au sein de la commission de l’économie, il exhorte les négociateurs suisses à «forcer» des accords bilatéraux avec la CE, mais ne trouve pas d’alliés parmi la plupart de ses collègues. Pascal Couchepin, conseiller national radical valaisan, met en garde contre un débat toujours plus émotionnel, qui mine in fine la démocratie (dodis.ch/60997). En-dehors du parlement comme en son sein, la campagne de votation est houleuse, et, en matière de politique européenne, la décision prise le jour de la Saint-Nicolas la fait se terminer en queue de poisson pour le Conseil fédéral. Si l’on a pu regretter en interne que tous les conseillers fédéraux ne se soient pas prononcés nettement et publiquement en faveur de l’EEE, il est temps désormais «d’accepter la décision du souverain», de panser au plus vite les «plaies béantes», de «réunifier le pays» et d’éviter que la résignation ne se répande (dodis.ch/60622).  Relations économiques et financières mondiales  En 1992, la diplomatie commerciale suisse tente de contrecarrer l’omniprésence de l’Europe et se montre favorable à tisser des réseaux au niveau global. Au centre des préoccupations se trouve le commerce bilatéral avec la Chine (dodis.ch/61393), le «tigre» émergent Taiwan (dodis.ch/61266) ou encore l’Argentine et le Chili (dodis.ch/61447). Le cycle de l’Uruguay de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, dont il faut encore attendre le déblocage des négociations agricoles, est considéré comme l’instrument primordial pour le renforcement des contacts extra-européens (dodis.ch/62343).  En ce qui concerne la politique financière, le peuple et les cantons décident, en mai, l’adhésion de la Suisse aux institutions de Bretton Woods. La Suisse y exerce son influence en cherchant à obtenir un siège supplémentaire au conseil d’administration et en formant un nouveau groupe de vote, car en la matière «celui qui n’arrive pas du premier coup à ses fins et qui accepte un strapontin ne parvient plus jamais à s’approcher de la table» (dodis.ch/62733). En réunissant la Pologne et les nouveaux États d’Asie centrale que sont l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Turkménistan et l’Azerbaïdjan, la Suisse réussit à faire valoir ses vues et fait ainsi son entrée au Fonds monétaire international en tant que cheffe du groupe de vote dit «Helvetistan». Lors du Forum économique mondial de Davos et suite à une prise d’initiative remarquable du Conseil fédéral, le président de la Confédération Felber reçoit les chefs d’État des pays de la CEI, créant la possibilité de nouer des relations avec les États nouvellement indépendants (dodis.ch/60457).  Les «meilleurs compromis possibles» dans le domaine de l’environnement  La Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement est le grand événement de la coopération multilatérale de l’année. Après d’actifs travaux préparatoires de la Suisse, les délégués de 178 pays négocient à Rio de Janeiro des solutions aux problèmes environnementaux mondiaux (dodis.ch/61093). Lors de la signature de la convention sur le climat, le ministre de l’environnement Cotti annonce solennellement l’engagement de la Suisse à stabiliser ses émissions de CO2 au niveau de 1990 d’ici l’an 2000. Dans son rapport final, il indique que les meilleurs compromis possibles ont été trouvés lors du «Sommet de la Terre de Rio» (dodis.ch/61051).  Sur ces entrefaites, la Suisse mène une grande campagne pour que le secrétariat de la Commission du développement durable soit établi à Genève. Toutefois, le secrétaire général de l’ONU Boutros-Ghali laisse entendre dès avril qu’il a d’autres idées en tête pour le siège onusien de Genève (dodis.ch/58969). Pour autant, la décision négative qu’il rend en fin d’année commotionne la Suisse, cette dernière ayant incité la majorité des États membres de l’ONU à s’engager pour faire de Genève un pôle environnemental (dodis.ch/62551). Cette défaite suisse n’est pas la seule de l’année 1992: La Haye est également choisie pour accueillir le secrétariat de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (dodis.ch/61983). En revanche, la candidature de Genève pour le siège de la Cour de conciliation et d’arbitrage de la CSCE est acceptée (dodis.ch/61464).  Guerre et maintien de la paix  En 1992, la CSCE elle-même s’est entièrement consacrée à la prévention des conflits et à la gestion des crises qui s’imposent avec acuité après le bouleversement de la structure de la politique européenne de sécurité. Il s’agit de la guerre en ex-Yougoslavie ainsi que des conflits dans le Haut-Karabagh, en Transnistrie et en Abkhazie, où la CSCE devra mener des opérations de maintien de la paix en collaboration avec l’OTAN et l’Union de l’Europe occidentale (UEO) (dodis.ch/61951). De son côté, le Conseil fédéral présente en août une feuille de route sur la manière dont un premier bataillon suisse de casques bleus pourrait être mis à la disposition de l’ONU et de la CSCE à partir de fin 1994 (dodis.ch/62528). Depuis 1990, des observateurs militaires suisses de l’ONU sont stationnés au Proche-Orient, tandis que l’engagement d’une unité sanitaire suisse au Sahara occidental est prolongé.  En Bosnie-Herzégovine, la Suisse participe à la fois aux missions de la CSCE et à la Force de protection de l’ONU. De plus, l’aide humanitaire cherche à atténuer les souffrances des victimes de la guerre. En raison de la présence d’une importante main-d’œuvre en provenance d’ex-Yougoslavie, les actes de guerre en Bosnie ont une «signification éminemment politique pour la Suisse», qui a dès lors «une obligation morale particulière» de renforcer son aide (dodis.ch/60663). À cette fin, la Suisse laisse venir de Bosnie des centaines d’enfants et de personnes à protéger. Parallèlement, il est jugé que le renvoi de travailleurs saisonniers venant de Macédoine et du Kosovo peut se poursuivre (dodis.ch/62285). En matière de politique d’asile, le concept des dits «Safe Countries» continue de faire l’objet d’intenses discussions (dodis.ch/61255).  Cœur de la neutralité suisse  L’évolution de l’architecture de la sécurité européenne finit par ébranler l’essence même de la perception que la Suisse a d’elle-même, si bien qu’un groupe d’étude du Conseil fédéral demande une «réorientation de la politique étrangère en matière de neutralité» (dodis.ch/59120). Lorsqu’un document du Département militaire met en évidence les limites de la capacité de défense autonome de l’armée suisse, le DFAE avertit, au sujet du «cœur de la neutralité suisse», que «si à l’avenir l’armée du petit État neutre qu’est la Suisse ne peut plus guère remplir sa mission miliaire qu’en association avec des forces armées étrangères, [et que] si la neutralité perd son effet protecteur et devient un risque», alors son «fondement» s’en trouve sapé (dodis.ch/61955).  Après des échanges avec les États neutres autrichien, suédois et finlandais (dodis.ch/61100), qui laissent apparaître que ceux-ci «ont décidé de se rapprocher de l’OTAN et de l’UEO», le ministre de la défense Kaspar Villiger s’adresse directement au ministre des affaires étrangères Felber: pour la Suisse, il est désormais nécessaire d’entamer une démarche similaire, car «c’est la seule façon d’éviter de se retrouver isolé en matière de politique de sécurité» (dodis.ch/61267). Le résultat négatif de la votation sur l’EEE, qui marque la fin de l’année 1992, ne change nullement cet intérêt suisse pour une intégration en matière de politique de sécurité. «Il faut attendre pour voir si cette volonté de coopération se concrétise en 1993», précise Sacha Zala, directeur de Dodis. Les documents, qui seront en libre accès dans un an, le diront.
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Badge QdD15

Documents diplomatiques suisses sur l’histoire de l’ONU 1942–2002

«C’est pour moi une joie et un honneur de vous affirmer la volonté de la Suisse de participer activement aux travaux des Nations Unies.» C’est par ces mots que le Président de la Confédération Kaspar Villiger conclut son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York le 10 septembre 2002 (dodis.ch/55178). Il y a 20 ans jour pour jour, la Suisse devenait, après de longues hésitations, le dernier État souverain au monde à adhérer à l’Organisation des Nations Unies. Juste à temps pour le 20ème anniversaire de l’adhésion à l’ONU, le centre de recherche Documents Diplomatiques Suisses (Dodis) publie le troisième volume de la série «La Suisse et la construction du multilatéralisme»: www.dodis.ch/q15. Y sont édités 50 documents centraux sur l’histoire complexe des relations de la Suisse avec l’ONU entre 1942 et 2002, avec des renvois à plus de 2000 autres documents sur la base de données Dodis. Ces nombreux documents révèlent comment une conception étroite et exagérée de la neutralité a longtemps fait obstacle à l’adhésion de la Suisse à l’ONU. En 1986 encore, le peuple suisse avait massivement rejeté l’adhésion à l’ONU dans les urnes. L’adhésion 16 ans plus tard est placée sous le signe de l’ouverture de la politique étrangère après la fin de la guerre froide: en mars 2002, l’initiative populaire «Pour l’adhésion de la Suisse à l’Organisation des Nations Unies» est acceptée par 54,6% des voix. «Les objectifs de la Charte de l’ONU correspondent aux objectifs de la politique étrangère de la Suisse», avait annoncé le Conseil fédéral dans son message: «Elle peut se conformer aux dispositions de la Charte sans renoncer à sa neutralité» (dodis.ch/53989). «Le fait que les explications du Conseil fédéral, la demande d’adhésion et le discours du Président de la Confédération fassent tous référence à une réaffirmation de la neutralité montre que le gouvernement suisse a lutté pendant des décennies pour trouver un compromis, et illustre de manière paradigmatique la recherche désespérée d’un substitut au Sonderstatut manquant, tel qu’il avait été explicitement accordé à la Suisse lors de son adhésion à la Société des Nations en 1920», résume Sacha Zala, Directeur du centre de recherche Dodis, en concluant «qu’il aurait pourtant dû être évident pour la Suisse, dès 1946, que les États neutres pouvaient sans problème rester neutres même en tant que membres de l’ONU.» Accès direct au nouveau volume: www.dodis.ch/q15
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50 Jahre Dodis

Dodis a 50 ans!

Cette année, le centre de recherche Dodis fête son jubilé: l’automne prochain marquera le 50e anniversaire de la création du projet de recherche. L’initiative de l’édition des Documents diplomatiques suisses se concrétise au cours de l’année 1972. Le Président de la Société suisse d’histoire, le professeur Louis-Edouard Roulet, invite en septembre 1972 les «initiateurs, les instituts d’histoire des universités suisses, le conseil de l’AGGS/SGSH  et d’autres cercles intéressés» à une réunion le samedi 14 octobre 1972 à Berne, à 10h, à l’institut d’histoire de l’Université de Berne. Il informe ainsi les invités qu’«un groupe de jeunes historiens, principalement de Suisse romande, suggère la publication d’un recueil de sources aussi complet que possible sur la politique étrangère suisse depuis 1848» (dodis.ch/37044). En ce samedi historique de l’automne 1972, Antoine Fleury présente l’idée du projet au nom des initiateurs et, après un débat d’entrée en matière, les personnes présentes décident de former un comité afin de faire avancer le projet (dodis.ch/37043). Dodis est fondé!  Depuis la publication du premier volume de sources (DDS, vol.7-I) en 1979, 28 autres volumes ont été publiés sur les relations internationales de la Suisse depuis la création de l’État fédéral en 1848. La troisième série des DDS sur les années de la décennie 1990 est lancée avec succès le 4 janvier 2021, avec les documents de l’année 1990 nouvellement accessibles le même jour aux Archives fédérales. Le Centre de recherche crée en outre de nouveaux espaces de publication pour l’histoire des relations extérieures de la Suisse avec les Quaderni di Dodis et les Saggi di Dodis, devenant ainsi un «vaisseau amiral des Digital Humanities», notamment grâce à la base de données librement accessible depuis 25 ans déjà, et s’impose comme le paladin du mouvement Open Access. Le centre de recherche Dodis fêtera tout cela au cours des prochains mois avec des institutions et des milieux scientifiques amis, ses parties prenantes et le public. Agenda 15 juillet 2022 Cérémonie et networking scientifique aux Archives fédérales. 17 septembre 2022 Stand à la foire du jubilé de l’ASSH sur la place de la gare à Berne. Le public intéressé est le bienvenu à partir de 14h30. 18 octobre 2022 Manifestation au Palais fédéral avec le président de la Confédération Ignazio Cassis.
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Screenshot Dodis-Datenbank 2001

Dodis: 25 ans en ligne!

Première édition de documents diplomatiques au monde, Dodis est mis en ligne le 28 mai 1997 au Palais des Nations à Genève, marquant ainsi une étape pionnière dans l’histoire d’Internet. Lorsque les tout premiers documents sont publiés sur la base de données Dodis, les recherches se concentrent encore sur le milieu des années 1940. Au premier document publié dodis.ch/3, une notice du 9 mai 1947, se sont depuis ajoutés 43'425 documents, 55'557 entrées de personnes, 26'426 organisations et 10'497 entrées géographiques, et les recherches atteignent maintenant de plein fouet le délai de protection des archives de 30 ans. En ce moment, Dodis explore l’année 1992 et publiera les documents mis au jour à l’expiration du délai de protection, le 1er janvier 2023.  Lorsque Dodis est mis en ligne en 1997, seuls 6,8% des Suissesses et des Suisses déclarent utiliser Internet «plusieurs fois par semaine». 15,1% déclarent par ailleurs l’avoir utilisé «au moins une fois au cours des six derniers mois», et seules 129 adresses web sont enregistrées sous le domaine de premier niveau «.ch». Même les instantanés d’«Internet Archive» ne remontent juste pas à l’année 1997. La photo de couverture de ce communiqué montre à quoi ressemble la base de données quatre ans plus tard, en 2001.  Avec la mise en ligne de la base de données Dodis le 28 mai 1997, le centre de recherche ne pose pas seulement un jalon, il s’offre aussi un beau cadeau d’anniversaire: ainsi, cette année, nous ne fêtons pas seulement les 25 ans de la base de données Dodis, mais également les 50 ans de la création du groupe de recherche des Documents diplomatiques suisses.  L’initiative de l’édition des Documents diplomatiques suisses se concrétise au cours de l’année 1972. Le Président de la Société suisse d’histoire, le professeur Louis-Edouard Roulet, invite en septembre 1972 les «initiateurs, les instituts d’histoire des universités suisses, le conseil de l’AGGS/SGSH  et d’autres cercles intéressés» à une réunion le samedi 14 octobre 1972 à Berne, à 10h, à l’institut d’histoire de l’Université de Berne. Il informe ainsi les invités qu’«un groupe de jeunes historiens, principalement de Suisse romande, suggère la publication d’un recueil de sources aussi complet que possible sur la politique étrangère suisse depuis 1848» (dodis.ch/37044). En ce samedi historique de l’automne 1972, Antoine Fleury présente l’idée du projet au nom des initiateurs et, après un débat d’entrée en matière, les personnes présentes décident de former un comité afin de faire avancer le projet (dodis.ch/37043). Dodis est fondé!  Depuis la publication du premier volume de sources (DDS, vol.7-I) en 1979, 28 autres volumes ont été publiés sur les relations internationales de la Suisse depuis la création de l’État fédéral en 1848. La troisième série des DDS sur les années de la décennie 1990 est lancée avec succès le 4 janvier 2021, avec les documents de l’année 1990 nouvellement accessibles le même jour aux Archives fédérales. Le Centre de recherche crée en outre de nouveaux espaces de publication pour l’histoire des relations extérieures de la Suisse avec les Quaderni di Dodis et les Saggi di Dodis, devenant ainsi un «vaisseau amiral des Digital Humanities», notamment grâce à la base de données librement accessible depuis 25 ans déjà, et s’impose comme le paladin du mouvement Open Access. Nous fêterons tout cela au cours des prochains mois avec des institutions et des milieux scientifiques amis, nos parties prenantes et le public. Agenda 15 juillet 2022 Cérémonie et networking scientifique aux Archives fédérales. 17 septembre 2022 Stand à la foire du jubilé de l’ASSH sur la place de la gare à Berne. Le public intéressé est le bienvenu à partir de 14h30. 18 octobre 2022 Manifestation au Palais fédéral avec le président de la Confédération Ignazio Cassis.
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Am 26. Mai 1918 erklärte die georgische Nationalversammlung die Demokratische Republik Georgien für unabhängig / Le 26 mai 1918 le Conseil national géorgien déclare l'indépendance de la République démocratique de Géorgie. Bild / Image: museum.ge

La Suisse, la Géorgie et la question de la reconnaissance

Il y a exactement 30 ans, le 23 mars 1992, la Suisse notifie par télex la reconnaissance de la Géorgie (dodis.ch/61323). La décision de reconnaître les États successeurs de l’Union Soviétique est prise par le Conseil fédéral déjà au mois de décembre 1991 déjà (dodis.ch/57514), mais l’exécution est reportée en raison de la situation politique intérieure confuse en Géorgie. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont officiellement établies par la présentation par l’Ambassadeur Jean-Pierre Ritter des lettres de créance au Président géorgien Edouard Chevardnadze (dodis.ch/61191). La question de la reconnaissance de la Géorgie ne se pose pas pour la première fois pour la Suisse: lors la chute de l’Empire tsariste dans le sillage de la révolution russe de 1917, la Géorgie s’efforce déjà de faire reconnaître au niveau international la «République démocratique de Géorgie». Le jeune État tente également de nouer des rapports diplomatiques avec la Suisse (dodis.ch/60566). Au mois de juillet 1921, le Conseil fédéral décide «pour des raisons de principe» de ne pas reconnaître la Géorgie (dodis.ch/60569). L’Armée rouge avait en effet envahit le pays en février 1921 et le gouvernement de la «République démocratique» se trouvait en exil à Paris. Il y a 100 ans, en mars 1922, c’est le gouvernement des soviets de Tbilissi, alors installé à Moscou, qui s’efforce d’établir des relations diplomatiques officielles avec la Suisse (dodis.ch/44817). Toutefois, le Conseil fédéral rejette également cette requête (dodis.ch/60571). La fondation de la République socialiste soviétique géorgienne, son intégration dans la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie en décembre 1922 et la perte de souveraineté du pays qui s’en suit mettent fin à la question de la reconnaissance pour les 70 années suivantes. L’historienne bâloise Fenja Läser s’intéresse depuis longtemps à l’histoire des relations entre la Suisse et la Géorgie. Le résultat de sa recherche vient de paraître dans un article de la revue Saggi di Dodis : «“L’appui de la sœur aînée“ ? Die Schweiz, die demokratische Republik Georgien und die Anerkennungsfrage 1918–1921» qui retrace ces périodes passionantes au moyen de nombreuses sources provenant de diverses archives. Les documents principaux des Archives fédérales sont publiés sur Dodis et indexés avec des métadonnées complètes et ceux-ci peuvent être consultés sous la compilation dodis.ch/C2137.
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