dodis.ch/47910 Le Général Guisan, Commandant en Chef de l’Armée suisse, au Général de Lattre de Tassigny, Commandant de la lre Armée française1

Avant le début de l’offensive menée par votre Armée, le Général Béthouart, commandant le Corps opérant le long du territoire suisse, a bien voulu me donner, ainsi qu’à mes subordonnés, de précieuses assurances touchant le respect de ce territoire par les forces françaises, et m’adresser diverses suggestions visant à prévenir des incidents de frontière.

Au cours de son dernier voyage, M. René Payot s’est chargé de remercier le Général Béthouart de son attention et de ses égards.

Je tiens cependant à vous exprimer à vous, personnellement, mon Général, combien je me félicite de ce que votre commandant et vos troupes soient parvenus, malgré le tracé si capricieux de notre frontière, à éviter jusqu’ici toute méprise fâcheuse, et combien je vous sais gré des dispositions si bienveillantes dont vous témoignez ainsi envers mon pays et son armée. Voulez-vous avoir l’obligeance d’exprimer encore, de ma part, au Général Béthouart ainsi qu’aux Généraux de division que cela concerne, l’expression de ma gratitude et de celle de mes subordonnés2.

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Lettre (Copie): E 5795/339.
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La lettre publiée ci-dessus est adressée par le Chef de l’Etat-major personnel du Général, B. Barbey, au Conseiller militaire adjoint près l’Ambassade de France à Berne, G.- H. Pourchot. Par le même courrier, une lettre du Général Guisan est adressée au Général Giraud: C’est fort aimable à vous d’avoir bien voulu plaider auprès du Général Juin, puis du Général de Gaulle, la cause de la mission militaire suisse que je souhaite d’envoyer auprès de l’Armée française, afin de bénéficier des enseignements précieux que celle-ci recueille sur les champs de bataille. La réponse favorable que vous avez l’obligeance de me transmettre me cause une très vive satisfaction. Suivant votre conseil, je m’empresse donc de prier notre Gouvernement d’adresser une demande officielle à celui du Général de Gaulle. Je vous exprime toute ma reconnaissance, et je vous serais obligé - en attendant que le moment vienne de le faire officiellement - de vouloir bien en faire part, si vous le jugez bon, au Général de Gaulle.