Un des hauts fonctionnaires du Palais Chigi, M. Lojacono, a remis ce matin à M. de Sonnenberg le document ci-inclus extrait d’une lettre du chef de la Sûreté Publique2. Il s’agit, comme vous verrez, des menées de l’anarchiste Luigi Bertoni tendant à l’instigation d’actes de violence contre le gouvernement italien et en particulier contre la personne du Président du Conseil dont la mort pourrait seule délivrer l’Italie du régime actuel.
M. Mussolini n’a pas eu connaissance de cet écrit et, en considération de son état de santé et de son extrême sensibilité, le Ministère voudrait agir en dehors de lui. Au Ministère on considère B.3 comme Italienne crois qu’il est malheureusement suisse, sans en être certain.
L’autorité italienne, sans formuler aucune demande positive et tout en voulant conserver à cette affaire un caractère privé et secret, y attache une très grande importance et serait très reconnaissante des mesures que nous pourrions prendre en Suisse pour mettre un terme à cette campagne. Les récents attentats communistes ont naturellement impressionné les cercles dirigeants qui s’en préoccupent vivement.
Je vous serais très obligé de me faire savoir, après enquête, ce que nous pouvons exposer au fonctionnaire qui nous a communiqué la pièce incluse4.