J’ai présenté ce matin à M. Graber le projet de création, en collaboration avec le BIT, d’un centre de formation professionnelle dans le sud du Soudan2.
À cette occasion, le Chef du Département a clairement déclaré qu’il refuserait dorénavant de donner son accord à tout nouveau projet se situant dans la «zone géographique des pays producteurs de pétrole»3. Il estime qu’une telle attitude s’imposera tant et aussi longtemps que la contribution des pays producteurs de pétrole au développement des pays pauvres, notamment à ceux qui appartiennent à leur orbite naturelle, n’aura pas été mieux déterminée4. Des indices d’une compréhension plus grande des producteurs de pétrole existent déjà; mais ils sont pour l’instant loin d’être convaincants.
M. Graber justifie sa position par des considérations de politique intérieure: la coopération au développement traverse une période difficile5, car le peuple suisse, sensibilisé à l’extrême par la crise de l’énergie6, ne comprendrait pas qu’on lui impose de nouvelles charges pour des projets ou autres actions dont la réalisation devrait être financée, eu égard à leurs recettes en devises étrangères gigantesques7, par des pays producteurs de pétrole.